Douleur & sexualité chez la femme

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La dyspareunie a été définie en 2003 par un groupe d’experts comme une douleur génitale récurrente ou persistante associée à un rapport sexuel.

Elle peut être …

  • Primaire ou secondaire : la dyspareunie primaire est apparue dès la première relation sexuelle. La dyspareunie secondaire apparaît dans un second temps alors qu’au préalable la femme a donc connu des relations sexuelles sans douleur.
  • Aigue ou chronique : une dyspareunie peut être aigue quand elle est d’apparition récente. Elle peut également être chronique quand elle est apparue il y a longtemps et persistante dans le temps.
  • Superficielle et/ou profonde : Elle sera qualifiée de « superficielle » (ou d’intromission ou orificielle) lorsqu’elle concerne la partie externe des organes génitaux féminins (la vulve, le clitoris ou la partie inférieure du vagin). Une dyspareunie superficielle intervient dès le début de la pénétration, parfois même dès le moindre contact. La dyspareunie sera qualifié de « profonde » lorsqu’elle apparaît pendant la pénétration, lorsque le pénis atteint le fond vaginal. Ces douleurs irradient du fond du vagin vers la région pelvienne, le bas du ventre et parfois même le rectum.
  • Son mode de déclenchement peut être relié à un contact, des mouvements ou des positions sexuelles
  • Localisée ou diffuse, médiane ou latéralisée voire même généralisée
  • Sa chronologie : au début, tout au long ou seulement en fin de rapport sexuel
  • Intermittente ou permanente
  • Son intensité peut varier : intense ou modérée. Elle autorise ou non l’intromission, inhibe ou non l’orgasme
  • Il peut y avoir éventuellement des facteurs déclenchants et des signes associés : troubles urinaires, douleurs digestives

Différentes sensations peuvent être reprises par les femmes concernées : brûlures, piqûres, picotements, démangeaisons, contractions, décharges électriques, etc.

La dyspareunie est à différencier du vaginisme. Le vaginisme est une contraction involontaire et persistante des muscles du périnée (à l’entrée du vagin) rendant compliqué voir impossible toute pénétration. La dyspareunie accompagne souvent un vaginisme.

Une femme sur dix serait concernée au cours de sa vie. Voici quelques estimations de la prévalence de la dyspareunie relevées au sein de la littérature scientifique : 8 à 33%[1], 9.8%[2] , 10 et 28 %[3].

La dyspareunie impacte de manière importante la qualité de vie. Quand une femme souffre de dyspareunie, elle a plus de risque de vivre des dysfonctions sexuelles, une détresse relationnelle ainsi que d’avoir des affects dépressifs et/ou anxieux.

La dyspareunie est un trouble complexe et multifactoriel. Une prise en charge multidisciplinaire permettra un diagnostic précis ainsi qu’un traitement optimal. La collaboration entre des gynécologues, dermatologues, kinésithérapeutes spécialisés en périnéologie et des psychologues-sexologues permet une prise en charge sensée.

Vous n’êtes pas seule, parlez-en!

Références:

[1] Abid M., Elleuch M., La sexologie en pratique clinique (2023) Ed Universitaires Européennes, p.2

[2] Prévalence et prédicteurs sociodémographiques des problèmes sexuels au Portugal : une étude de population auprès de femmes âgées de 18 à 79 ans – PubMed (nih.gov)

[3] ORBi: Référence détaillée (uliege.be)

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