Cancer du col et/ou du corps de l’utérus – prendre soin de son intimité après curiethérapie

 en Cancer & Sexualité - Femmes

Le Docteur Christine Kerr, médecin oncologue radiothérapeute et curiethérapeute à l’Institut de Cancérologie de Montpellier, et le Docteur Anne Stoebner-Delbarre, médecin de santé publique, ont co-dirigé un projet intitulé : « Cancer gynécologique et santé sexuelle : apport de l’éducation thérapeutique du patient dans le parcours de soins ».

Suite à ce travail, il est proposé des programmes d’éducation thérapeutique des patients (ETP) afin de protéger la sphère génitale et de favoriser la reprise d’une sexualité sans douleur :

– l ’irrigation vaginale se fait dès la fin de la curiethérapie. Cette technique de lavage génital est simple, elle utilise de l’eau et de la Bétadine gynécologique. C’est la patiente, elle-même, qui réalise le geste au domicile. (guide disponible ici)

– les dilatateurs vaginaux sont utilisés entre 4 à 8 semaines après la fin des traitements. La patiente réalise, seule ou en couple, son « auto rééducation » à son rythme. Le principe étant de restaurer la fonction vaginale progressivement et sans douleur. (guide disponible ici)

Ces méthodes ont l’avantage d’avoir été étudiées en collaboration entre une équipe spécialisée et les patientes elles-mêmes. Des fiches explicatives ont été co construites sur les irrigations vaginales, les dilatateurs vaginaux et sont distribuées aux patientes dès le début de la prise en charge. Les femmes sont actrices de leur prise en charge après une éducation. Ces deux techniques ne bénéficient pas encore de remboursement par la sécurité sociale ce qui peut engendrer une inégalité d’accès aux soins selon les patientes et leur catégorie socioprofessionnelle.

Sur le plan thérapeutique, des ovules de Trophigil sont prescrits en systématique pendant 10 jours, à la fin de la curiethérapie. Ils sont composés d’oestrogènes, de la progestérone d’action locale et des bacilles de Döderlein.

Sont également prescrits des gels vaginaux hydratants sans paraben, avec le conseil de les utiliser au moins trois fois par semaine avec l’aide d’un applicateur. Ils permettent de lubrifier et d’hydrater les parois vaginales et donc de prévenir les sécheresses. Ces gels ne bénéficient pas de remboursement par la Sécurité sociale.

 

Sources :

L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) à l’ICM Montpellier. https://www.icm.unicancer.fr/fr/education-therapeutique-du-patient

Extrait de la thèse de Sara Thaunay. Analyse de l’expérience vécue par des médecins généralistes pour aborder le thème de la sexualité chez les femmes ayant eu un cancer gynécologique (col et corps de l’utérus). Médecine humaine et pathologie. 2021.

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